|
POURQUOI
"L'ENTENTE"
En
Mai 1940, les Allemands envahissent la FRANCE et GUINES commence à
vivre à l'heure allemande !
Mobilisés depuis 1939, la majorité des dirigeants et joueurs de
deux Clubs Sportifs farouchement
opposés : l'Amicale PAUL
BERT
(la gauche) et l'UNION SPORTIVE
des JEUNES
GUINOIS (la droite)
sont maintenant internés dans les Camps de prisonniers !!
Ont
échappé à cette captivité les plus jeunes ou certains dispensés
des obligations militaires vu leur âge ou leur charge.
Pour
eux, plus de distractions, Couvre
feu 20 heures l'hiver -
21
heures l'été, Défense absolue d'aller en forêt. A la plage!
Laissez passer pour le moindre déplacement car GUINES est placé en
Zone Rouge. Pas de café... pas de cinéma : réquisitionnés par
les nazis... Une seule échappatoire: le Sport.
Le
Football qui sommeille et qui va se réveiller grâce aux
initiatives de 4 jeunes: Marcel et Georges
DUCROCQ pour l'Union Sportive des Jeunes Guinois -
Marcel
FLAHAUT et Paul W
ARNAULT pour
l'Amicale Paul Bert.
Ces
quatre mordus du foot ont décidé de "rameuter" tous les
joueurs des deux clubs en faisant abstraction de toutes idées
politiques ou religieuses sous le vocable d'ENTENTE "ENTENTE
SPORTIVE de GUINES" dont nous avons fêté un très brillant
cinquantenaire!
Pour
cette nouvelle Société il fallait trouver quelqu'un de nouveau
comme Président et c'est ainsi que notre quatuor s'en vint
"sonner" chez un tout jeune médecin installé tout
nouvellement à GUINES : le Docteur DELVALLET qui accepta aussitôt
et devint ainsi le 1er Président de l'Entente Sportive de GUINES.
Rapidement un premier comité entoura le Docteur DELVALLET. Marcel
DUCROCQ comme Vice-Président. Marcel FLAHAUT comme Secrétaire.
Paul WARNAULT comme Trésorier. Georges DUCROCQ,
Directeur Sportif.
Avec
les mêmes prétentions que l'Actuel Comité du Président MICHAUX,
la toute première équipe dirigeante se choisit un entraîneur
d'une trempe exceptionnelle : Le Commandant GAILLARD!
Mais
qui était ce Commandant
GAILLARD ? Joueur de l'Equipe 1ère du Racing Club de CALAIS l'année
où le R.C.C. rejoignit les Clubs Professionnels. Monsieur GAILLARD
avait fait une très brillante carrière militaire avec entre autre
un poste d'officier des Affaires indigènes dans le Sud Marocain. Il
s'était retiré à GUINES avant la guerre dans un pavillon qu'il
avait lui-même dessiné.
C'était un homme direct, franc, le véritable
militaire. Ses décisions étaient sans appel.
Il ne laissait même pas à l'arbitre le soin de
sanctionner
ses propres Joueurs ! un geste, un mot de trop il sortait lui-même
le coupable. Avec lui travail, méthode et discipline ont
rapidement fait de l’équipe Guinoise une formation redouté dans
Calais et sa région. Pas de problème pour le remplacement d’une
équipe défaillante. Un arrière droit de B remplaçait l’arrière
droit de A, un centre avant par un centre avant.
Pas
de problème non plus pour les déplacements : seul moyen de
locomotion la bicyclette, souvent une pour deux, car il n'y avait
plus de pneu !
Pas
de problème pour les vestiaires ! Il n'yen avait pas ou plutôt si
: une grange attenante au premier café BELLEVUE et cela à huit
cent mètres du terrain de Monsieur H. RIVENET. Pour pouvoir jouer,
il fallait chasser vaches et chevaux de l'aire de jeux qui avec
leurs bouses et crottins s'ils procuraient une prairie naturelle
solide et bien grasse salissaient
copieusement les tenues.
En
rappelant que si cela portait bonheur, il était bien difficile
d’en effacer les marques
sur les membres avec l'unique cuve d’eau froide au milieu de la
grange et sans savon, denrée que l’on ne reverra qu’à
la libération. Quant à la tenue , il avait bien fallu
s’en tenir à ce que l’on pouvait fabriquer, c’est-à-dire les
short noir, les bas noirs et un maillot ou chemisette blanche,
jusqu’au jour ou fièrement il a été possible d’arborer un écusson
noir avec ESG brodé blanc sur la poitrine.
La
"touche" était déjà ce qu'elle est encore, nombreuse et
passionnée. Seule distraction, seul spectacle possible, les matchs
drainaient alors toute la population guînoise, à laquelle très nombreux,
les soldats allemands venaient se mêler,
ce qui n'était pas sans danger, les avions anglais mitraillant tout
attroupement comme cela se produisit lors d'une rencontre de l'US
Bicoques à OUTREAU, causant de graves dommages corporels aux
joueurs.
C'était
le temps où l'on jouait au football pour l'amour et pour rien
d'autre. C'est pourquoi
nous ne regrettons pas ces sombres années.
Nous avons vu l'Entente naître, grandir, souffrir, fléchir, puis
se reprendre avec des hauts, des bas, aussi dangereux qu’imprévisibles,
mais toujours triomphante.
Et
jusqu'à l'an dernier nous pouvions penser que les membres de l'équipe
fanion présentés il y a quelques mois dans la presse pouvaient défier
le temps !
Brutalement
nous ont quittés Georges Ducrocq, André Flahaut, Yvon Knockaert,
Jodeph Doublecourt, Camille Dupont, Edouard Vanstelland. Tous
parlaient et se réjouissaient de ces festivités du cinquantenaire.
Souhaitons longue vie aux survivants de cette épopée sportive aux
Marcel Bressel à Alfred Mantez, Paul Warnault, Paul Verne, dit Voro,
Raymond Lecoustre, Raymond Fauquet, aux frères Dupont Louis et
Edouard, Charley Kurk, André Lemaire, Charles Legros, André
Verschaffel, André Bruholz, Guy Decroix, Robert Leclercq etc…
On
ne peut parler des débuts de l'Entente Sportive sans évoquer aussi
le soutien des dévoués délégués : Alfred Dewet, Marius Lengagne,
Camille Dupont père, Marcel Hamy, André Vasseur, Léon Leblanc et
tous ceux qui nous ont quittés prématurément: William Verecken,
Mar- cel Plouvin, Reggie Bown, Jean Mathieu, René Masson, André
Vandevoorde, René Lefebvre, Paul Leblond, Jules Demis, Henri Pierru,
Henri Lemaire !
La
vie a continué. D'autres leur ont succédé : les frères Dewez,
Jean, Clément, Gérard et Bernard, les
frères Pilon et des centaines d'autres. A travers les décennies
qui ont suivi l'Entente Sportive
a
été
Présidée
Par
Jean
Delvallet de 41 à 44, Georges Ducrocq de 44 à 46, René Baras de
46 à 52, Roger Duclay de 52 à 59,
Pierre
Pilon de 59 à 60, Gerard Louchez de 60 à 62, Raymond Vandewalle de
62 à 65, André Lemaire de 65 à 70
Marcel
Ducrocq de 71 à 72, Gustave Cadet de 72 à 75
, André Flahaut de 75 à 77, Robert Leclercq en 1977
Alain
Leguludec de 77 à 80, Guilbert Pierru de 80 à 81, Gérard
Hillebrante de 81 à 86, Louis Warnault, de 86 à 88
Pierre
Michaux, de 88 à ce jour.
|